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Après le décès d'Odile, femme du Professeur Choron, ce dernier a cherché à la remplacer, rapidement, très rapidement même. Il a alors jeté son dévolu sur Sylvia Lebègue qui a été plus ou moins forcée à le rencontrer. Cette rencontre signe le début d'une descente aux enfers pour Sylvia, alors âgée de 24 ans. Dans cet ouvrage écrit par Jean-Pierre Leroux sous la direction de Sylvia Lebègue, il y est raconté sa folle aventure aux côtés de Choron qu'elle rencontre un ou deux jours après le décès de sa femme et avec qui elle s'est installée sans tarder, sans raison non plus, sur simple demande du Prof. S'en est suivi une relation plus que chaotique, Lui qui n'a jamais été tendre avec personne n'aura fait aucune exception avec la seconde femme qui a partagé sa vie pendant 20 ans. 20 ans de souffrance, physique comme mentale, le Prof n'ayant de cesse de l'insulter, la frapper, la rabaisser, lui faire subir tous les maux possibles et inimaginables allant même jusqu'à la pousser à la prostitution pour pouvoir payer les dettes, financer le journal, la menant à quelques reprises à se faire violer, à se faire voler son sac, ses papiers, son argent, et j'en passe. L'homme, particulièrement drôle dans ses journaux et ses vidéos, ne l'était certainement pas dans la vie quotidienne. Alcoolique, dépressif, violent, manipulateur, il n'avait aucun scrupule à passer ses nerfs sur sa femme, ne lui laissant alors aucun répit. Pourtant, Sylvia a toujours fait en sorte de le soutenir, que ce fut après le décès d'Odile, lors de la faillite et fin d'Hara Kiri, quand il était dépressif, dans tous ses projets mêmes les plus fous, Sylvia a toujours été présente. Sans récompense.
Même si l'on connaissait assez bien le personnage de Choron et ses fameuses colères noires et violentes, Sylvia lève un peu le voile sur certaines choses, dressant un portrait peu glorieux du Prof. Il faut dire que Sylvia n'aura pas eu une vie facile. Enfant de la DDASS, Enfant de Dieu, abandonnée, adoptée, perdue, elle aura tout fait pour se trouver et malheureusement, cela ne lui aura pas forcément réussi puisqu'elle aura finalement passé 20 ans sous le contrôle du Prof. On peut tout de même se demander pourquoi. Pourquoi Sylvia Lebègue est-elle restée autant de temps avec lui ? Pourquoi n'est-elle pas partie ? Pourquoi ne s'est-elle pas défendue ? Pourquoi a-t-elle accepté avec tant de passivité toutes ces maltraitances ? Mais ce serait trop facile de remettre la faute sur Sylvia. Certes, elle aurait pu faire quelque chose, mais tout le monde sait que, lorsqu'il y a de l'amour (et aussi un peu de peur), il est difficile de se libérer de l'emprise d'une personne.
Si l'ouvrage est intéressant de par son contenu, d'un point de vue littéraire, celui-ci est plutôt mauvais. Long, fastidieux et répétitif, on a l'impression de lire et relire toujours la même chose. De surcroit, le ton utilisé pour le livre est trop plaintif pour que le lecteur ait envie d'aller jusqu'au bout de l'ouvrage. Au final, l'ouvrage est intéressant au début, lourd au milieu et énervant à la fin. Ce Choron et Moi n'en est pas moins touchant, on ne peut rester impartiale et impassible face à ce témoignage fort. Mais voilà, Sylvia Lebègue lui avait promis de l'accompagner jusqu'au bout et c'est ce qu'elle a fait, dans l'amour et la violence, jusqu'au décès de Choron et il y a maintenant 10 ans, en janvier 2005.