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[Interview] Guillaume Bouiges, réalisateur de la série Heroes of the Dark

On change un peu de registre côté interview sur Flynn SFFF, avec une interview d'un réalisateur, Guillaume Bouiges, qui se charge de la réal' de Heroes of the Dark !

Flynn SFFF : Salut Guillaume,

Peux-tu présenter Heroes of the Dark et l’équipe d’acteurs et de tournage ?

Guillaume Bouiges : Salut Flynn. Alors, Heroes of the Dark, c'est une série fantastique dont chaque épisode est un hommage à un ou plusieurs films/séries, truffé de clins d'œil et de références. Chaque épisode a une histoire et une durée propre. Quelques liens très discrets relient certains épisodes entre eux, et même parfois à mes autres films, que ce soit par le biais d'un lieu, d'un accessoire, d'un costume, d'une phrase qu'un personnage dirait. L'équipe. Je suis entouré d'une super équipe de passionnés. Il est impossible de les citer tous ici, alors les principaux : Ashley Levindhead, Emmanuel Collet, Geoffrey Vinchon, Anthony Fraiture, Liza Gosselin, Chloé Duwez, Louison Collet, Toad Ravendark, Timothée Herbert, Franco Magio, Brieuc de Guerande, Jonathan Henry, Bruno Mouftiez, Sonia Cukier, Mégane Graszk et tous les autres qui se reconnaitront, Thomas, Yassine, Carole, Philippe.... A chaque nouvel épisode, de nouvelles têtes, de nouveaux talents, qui sont assez fous pour me faire confiance pour une pareille aventure. Hors acteurs, notre cher compositeur Rémy Boutry, qui fait un boulot d'enfer, Sébastien Delbarre à la régie sur certains épisodes, Claire Desplat et toute son aide sur Intrusion, Anthony Pujos pour son aide sur les effets spéciaux, Louison Collet au mixage son et bien d'autres...

Flynn SFFF : Qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer dans la réalisation ?

Guillaume Bouiges : Un coup sur la tête ? Lol. Sérieusement... Depuis que je suis petit j'ai été bercé par le cinéma via mon père qui est cinéphile. Voir son premier James Bond à 7/8 ans ça marque, dans le style divertissement. Tout y passait, suivant les goûts assez éclectiques de mes parents. Pour les films qui n'étaient pas leur genre, je me suis fait ma propre culture. Et c'est après le BAC, là où je détestais de plus en plus l'environnement scolaire que ça s'est déclenché. J'écrivais des histoires depuis mon plus jeune âge, des histoires qui se sont transformés en pseudo romans, qui ont évolué en scénarios. J'ai acheté mon premier caméscope DV et allons-y gaiement pour une quadrilogie d'héroic fantasy en amateur et dont les premiers films duraient 1h30 et 2h25. Bon, c'est bancal, à moitié regardable et ça ne s'est pas très bien terminé à cause des acteurs, mais ça m'a permis de me faire la main.

Flynn SFFF : Comment as-tu appris les rudiments du métier de réalisateur ?

Guillaume Bouiges : Sur le tas, car je ne voulais pas imposer les prix d'une école à mes parents, et surtout, je ne voulais pas faire d'école. Surtout pas en France. Pour apprendre à faire du film social ou de la comédie lourdingue, très peu pour moi. C'est au fur et à mesure des tournages que j'ai commencé à comprendre comment ça marchait exactement. Et je me fais mes propres analyses de films, parfois image par image, j'étudie dans des bouquins, autodidacte quoi.

Flynn SFFF : Quelles difficultés peux-tu (as-tu) rencontrer parfois lors d’un tournage ?

Guillaume Bouiges : Ahah... Les difficultés de tournage se divisent en deux catégories. D'un côté, celles qui sont imprévisibles, comme la météo, le froid, la crevaison d'un pneu avant une poursuite de voitures, l'acteur qui a un tour de reins et qui ne peut pas faire ses cascades, le décor qui ferme à 17h alors qu'il est 16h30 et qu'il nous reste 4 scènes à tourner... Et d'autres difficultés, les plus sournoises comme, la carte SD de la caméra qui plante et qui efface une heure de rushes filmés, ou plus récemment l'actrice secondaire qui se barre du tournage car elle ne se sent pas à la hauteur, qui emmène sa mère avec elle, et qui nous laisse du coup, sans voiture, à 800 km du nord, avec 4 acteurs à véhiculer, et tout le matériel, dans une ville que nous ne connaissons pas et donc où nous ne connaissons personne.

Flynn SFFF : As-tu une anecdote de tournage à nous raconter ?

Guillaume Bouiges : Il y a beaucoup d'anecdotes certaines comiques, d'autres hilarantes, d'autres moins. La première qui me vient est plutôt un des meilleurs souvenirs, pré-tournage, pour la préparation de James Keane – Les Mystères de Dragopolis, mon précédent long métrage, bientôt terminé. Nous avons tourné sur l'île britannique de Jersey, et j'y avais été en repérage un mois auparavant pour savoir où nous allions tourner. Et l'office de tourisme de l'île était tellement heureux qu'une équipe de tournage s'intéresse à eux, même pour un film à petit budget, qu'ils m'ont remis une lettre me donnant accès à toute l'île (lieux normalement payants inclus) pendant la durée de notre séjour, qu'ils m'ont offert un guide me véhiculant toute la journée de repérage avec même le cadeau du repas de midi. Sans oublier l'hôtel qui nous a fait une remise, ainsi que la compagnie de ferries. La mentalité britannique... si différente de la notre... bref...

Flynn SFFF : D’où t’es venu l’idée de cette série, Heroes of the Dark ?

Guillaume Bouiges : Comme les autres, par hasard, ou en écoutant de la musique. La série ne devait être qu'un film à sketches de 5 épisodes mais les idées ont tellement fusé de partout que c'est devenu une série à part entière.

Flynn SFFF : Comment ça se déroule une journée type de tournage en général ?

Guillaume Bouiges : Il y en a de deux sortes. Les journées soft, où on a deux scènes à faire sur une journée. Et les autres. Ce sont celles-là les plus intéressantes. Lever 6h. Ecouter métal symphonique pendant 20 minutes pour me mettre en forme. Vérifier que tout ce que j'ai préparé la veille est prêt à être embarqué dans la/les voiture(s), avec Ashley Levindhead qui est là en général à chaque scène importante. Connexion de nos demi-cerveaux respectifs (lol^^). Etc... Mise en route pour le décor, stress, arrivée, mise en place, construction du décor, répétitions avec les comédiens, habillage, maquillage, préparation des éclairages etc... Tournage, repas quand on peut, fin du tournage, rangement, retour, préparation pour le lendemain, et au lit ! Lol

Flynn SFFF : Peux-tu expliquer comment se déroule le processus de création d’un épisode de Heroes of the Dark, de la pré-prod à la post-prod ?

Guillaume Bouiges : Alors cela dépend des épisodes. En général, j'ai une idée de départ qui me vient. Souvent assez simple. Ou ça peut même être une image, une scène que je voudrais faire. Par exemple, pour Dead Walk, c'est venu de l'envie de faire un hommage aux films de zombie. Mais comment ? Pourquoi ? Dans quelle direction ? Parce que le genre des films de zombies à la Resident Evil (que j'apprécie parfois en tant que spectateur) ne correspond pas trop dans ma façon de faire dans le sens où les personnages n'ont pas une psychologie très approfondie et que la noirceur et la lourdeur pesante que j'aime donner à mes scènes n'est pas présente. Donc je cherche comment je peux travailler l'hommage que je veux faire. Car si l'hommage s'en éloigne trop, cela devient juste des clins d'oeil et ce n'est plus un Heroes of the Dark. Ensuite, j'imagine les personnages, en pensant à mes acteurs récurrents. Parfois je crée quelques personnages pour lesquels je n'ai aucune idée de casting, c'est comme ça que de nouvelles rencontres se forment et que des nouvelles recrues arrivent. J'écris le script, ça peut prendre une semaine comme pour Planet of Shadows, ou deux mois comme pour Dark of Magic, suivant l'inspiration et la profondeur psychologique que je veux donner. Une fois le script écrit, je commence à étudier ce qu'il me faut pour le réaliser, ce qu'il me manque. Puis je pense au fur et à mesure aux décors. Peut-il être tourné dans ma région du nord, comme Intrusion ou Dead Walk (censé se dérouler en Angleterre) ? Ou faut-il, pour un décor de planète alien, descendre dans l'arrière pays nicois pour Planet of Shadows ? Puis-je retoucher cela numériquement ? Etc... Ensuite, vient la délicate partie du budget, que je n'ai jamais... Alors on se débrouille, que ce soit pour les costumes, ou accessoires. Ou même les décors. Une moitié du marché fantôme de Dark of Magic a été reconstituée avec mon stock personnel de bric à brac et l'autre moitié avec des choses que les figurants avaient eux mêmes amenés. Après quelques autres formalités comme les demandes d'autorisation ou autres, vient le planning. La partie la plus complexe pour pouvoir se caler sur les disponibilités de chacun. Ensuite, le tournage. Puis vient le montage, mélangé aux effets spéciaux. Puis la musique et le mixage. L'étalonnage, et enfin le résultat final.

Flynn SFFF : Combien de personnes (techniciens comme acteurs) faut-il pour une réalisation telle que Heroes of the Dark ?

Guillaume Bouiges : Cela dépend des épisodes. Lights in the Night et Planet of Shadows n'ont demandé que 5/6 personnes, tout compris. Intrusion en a demandé une vingtaine dont 5/6 personnes en techniques. Pour Dead Walk, je suis déjà à plus de 60 figurants, et pareil pour Dark of Magic qui, lui, va avoir un nombre de figurants record.

Flynn SFFF : Quel type de matériel utilisez-vous pour réaliser Heroes of the Dark ? Avez-vous un gros budget ? Ou êtes-vous assez limité ?

Guillaume Bouiges : Nous n'avons jamais de budget. Faire du fantastique ou de la science fiction en France... Je ne vais pas faire un dessin. Le matériel, je l'ai acquis au fur et à mesure, en le finançant par le biais des films d'entreprise que je réalise. Caméra HD, GH3, tous les deux Panasonic, projecteurs etc et une grue mécanique.

Flynn SFFF : Avez-vous, avec l’équipe de Heroes of the Dark, des projets pour la série ? Si oui, pourrais-tu nous en dire plus ?

Guillaume Bouiges : Le principal projet, ou plutôt souhait, serait comme pour James Keane – Les Mystères de Dragopolis, d'avoir des invités connus, ou au moins, reconnus. On cherche…

Flynn SFFF : Quelles sont tes sources d’inspirations pour les scénarios et la réalisation de Heroes of the Dark ? Quels sont les réalisateurs que tu admires vraiment ?

Guillaume Bouiges : Mon maître est et restera longtemps John Carpenter. Pour la quasi-totalité de ses films. C'est un mec qui est parvenu à créer des ambiances et à faire des chefs-d’œuvre avec des budgets très limités. L'inspiration que je puise dans son œuvre est la base de ma mise en scène. Des plans longs, pesants, qui prennent leur temps de tout montrer, des scènes parfois dures, mais qu'il faut oser montrer, des scènes d'action parfois détaillées, parfois brouillonnes, mais toujours contenant une atmosphère sombre.

Hormis Carpenter, j'admire beaucoup d'autres réalisateurs, notamment Alex Proyas (The Crow, Dark City, Prédictions), David Twohy (la saga Riddick, Abîmes), Michael Bay & Roland Emmerich (pour leur côté destructeur fun), Stephen Sommers (pour son côté grand gamin qui s'amuse), et Michael J. Bassett (Solomon Kane, Silent Hill Revelation pour tout ce qu'il parvient à faire, ce mec est un magicien)

Flynn SFFF : S’il y avait un film que tu aurais aimé réaliser, lequel serait-ce ?

Guillaume Bouiges : Il y en a deux. Mes deux films préférés. The Rock de Michael Bay, et Solomon Kane de Michael J. Bassett. Des films dont je ne compte plus les fois où je les ai vus. Des cours de cinéma pour moi.

Flynn SFFF : Une petite info en exclusivité à nous donner, avant de se quitter ?

Guillaume Bouiges : Hormis que le nouvel épisode, Dark of Magic sera quelque chose qu'on a rarement vu en France ? Euh non, pas d'infos exclusives xD.

Flynn SFFF : Merci d’avoir répondu à mes questions ! :D

Guillaume Bouiges : De rien et Merci !

Pour contacter le réalisateur et/ou vous procurer le DVD de la saison 1, c'est soit via Facebook, https://www.facebook.com/guillaume.bouigesrealisateur, soit par mail gbouiges@gmail.com !

Tag(s) : #Interview
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